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Y a-t-il dans nos contrées, un écosystème plus coloré, plus poétique, plus diversifié que la prairie ? Rencontre avec les centaines d’espèces animales et végétales qui peuplent cet écosystème féerique mais menacé de disparition.
Film allemand de Jan HAFT très intéressant sur ces habitats incroyablement riches que sont les prairies naturelles. Beaucoup de belles connaissances en images et où il est mis en avant le risque de leurs transformations et de leurs disparitions, hélas en cours en Europe.
Accessible actuellement (jusqu’au 26 août 2020) sur Arte : https://www.arte.tv/fr/videos/076600-000-A/la-prairie-un-petit-coin-de-paradis/ Photographie issue du site www.arte.tv/fr: Un Tarier des prés (Saxicola rubetra).Dès les années 50 une lanceuse d’alerte réagit face aux sévères dégradations de l’environnement aux États-Unis…
FRANCE-CULTURE : Avoir raison avec… Rachel Carson - Emmanuel LAURENTIN – du 29 juin au 03 juillet 2020 – Série de 5 épisodes. Le lien :
https://www.franceculture.fr/emissions/avoir-raison-avec/avoir-raison-avec-rachel-carson
Des entretiens très intéressants, avec divers(es) invité(e)s, à propos de la courageuse scientifique Rachel CARSON. Celle-ci a écrit le fameux best-seller SILENT SPRING en 1962. Cet ouvrage est sans doute le tout début de la médiatisation d’une lente (trop lente) prise de conscience…Image : AbeBooks.fr Passionnés de livres. Printemps silencieux - édité par Plon, 1963
ORNITHOLOGIE : les 2 « têtes pointues » du Lot-et-Garonne
vendredi 29 mai 2020, par Nicolas Pinczon Du Sel
Deux espèces d’Acrocephalidés se partagent les habitats de la vallée de la Garonne durant la saison de reproduction…
Dans les petits passereaux, la famille des Acrocephalidés comprend au moins 14 espèces en Eurasie. Ce nom de famille vient du fait que la forme de la tête est caractéristique, très allongée, au front fuyant, se terminant par un bec pointu.
Les représentants de cette famille occupent des habitats bien définis. En général, il s’agit de zones herbacées buissonnantes plus ou moins humides : friches, haies, mégaphorbiaies, roselières...
Dans le Sud-Ouest, jusqu’à 5 espèces de Rousserolles, Phragmites et Hypolaïs sont régulièrement observés, soit en migration, soit en nidification.
Plus précisément, dans le Lot-et-Garonne, en période de nidification, 2 espèces assez proches en termes de classification et donc sur des aspects morphologique et biométrique, se partagent le territoire. Mais, en ce qui concerne leurs habitudes écologiques, il y a une nette nuance dans le choix des habitats pour ces 2 espèces. Choix qui semble ainsi exclure toute compétition interspécifique.
L’Hypolaïs polyglotte (Hippolais polyglotta) est nettement un oiseau de zones plus sèches, composées de ronciers, haies, petits arbustes (Saules, Frênes, Chênes…), très thermophiles. L’oiseau, aux teintes dominantes brune et jaune, inspecte les feuilles pour y capturer les insectes. Sur le plan acoustique, le mâle chante bien en évidence, de longues strophes, un gazouillis intense, du haut débit ! Il insère au milieu de ce fouillis sonore, des imitations d’autres espèces, comme de l’Hirondelle rustique (Hirundo rustica), du Moineau domestique (Passer domesticus), ou le cri d’alarme du Merle noir (Turdus merula) notamment.
Photographie : Nicolas PINCZON – Hippolais polyglotta, au sommet d’une haie de ronce, le long d’une prairie de pâture, sur un Ormeau mort, le 14 mai 2016, 47-FOULAYRONNES
Son : Stanislas WROZA – Hippolais polyglotta, 08 mai 2020, Yvelines, France – Source : xenocanto.orgMelodious Warbler (Hippolais polyglotta)La Rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus) est un oiseau spécialisé des roselières, de la végétation palustre, nettement aquatique. Elle s’installe typiquement dans les phragmitaies (Phragmites australis). Elle apprécie autant la phragmitaie pure que des bordures où se rajoutent quelques Saules. L’oiseau, aux teintes dominantes brun-fauve et roussâtre, s’y observe plus ou moins facilement, surtout à l’aube, où elle se perche sur une tige souple et, bien concentré, chante assez discrètement. Ses émissions nasillardes sont une succession de notes grinçantes, répétés inlassablement. Cette espèce est souvent parasitée par le Coucou gris (Cuculus canorus).
Si le terrain si prête, la Rousserolle effarvatte et l’Hypolaïs polyglotte peuvent parfois être très proche l’un de l’autre, des territoires peuvent être distant de quelques dizaine de mètres seulement, et les chants sont alors entendus simultanément. Mais, quoi qu’il en soit, chacune des 2 espèces occupera respectivement que l’habitat pour lequel il est adapté et lui seul, n’empiétant jamais sur celui de l’espèce cousine...
Rousserolles et Hypolaïs sont de grands migrateurs, qui rejoignent les savanes et marécages de l’Afrique subsaharienne entre les mois d’octobre et d’avril.
Photographie : Nicolas PINCZON – Acrocephalus scirpaceus, au cœur d’une phragmitaie, dans un marécage, les « pieds dans l’eau », le 23 avril 2020, 47-VILLETON
Son : Olivier SWIFT – Acrocephalus scirpaceus, 04 juin 2017, Loire-Atlantique, France – Source : xenocanto.orgEurasian Reed Warbler (Acrocephalus scirpaceus)Bibliographie :
Les Passereaux d’Europe – Paul Géroudet, éditions mise à jour par Michel Cuisin – Tome 1 & 2 – éd Delachaux et Niestlé, 2010
Le guide ornitho – Le guide le plus complet des oiseaux d’Europe, d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient – L.Svensson, K.Mullarney, D.Zetterström – éd Delachaux et Niestlé, 2015Covid, une catastrophe écrite à l’avance ?
FRANCE-CULTURE : La Méthode scientifique par Nicolas MARTIN - 28 mai 2020
Une interview du biologiste Gilles BŒUF, vraiment très intéressante à propos des zoonoses, de la biodiversité…
Le lien :
https://www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/la-methode-scientifique-emission-du-jeudi-28-mai-2020
Image issue du site www.franceculture.frUne belle étude sur le domaine vital de l’Aigle royal (Aquila chrysaetos) dans le Massif central…
Cette étude en cours, réalisée par Christian ITTY, porte plus particulièrement sur l’impact qu’ont les champs éoliens (implantés de manière assez récente) sur le comportement des Aigles royaux qui habitent cette zone montagneuse du centre de la France. Cette espèce chasse et se reproduit sur ce massif depuis... bien longtemps. Il faut espérer qu’elle puise s’y maintenir en toute tranquillité. En attendant d’avoir les résultats, sur la démographie de ce grand rapace dans ce contexte, ainsi que sur les domaines vitaux utilisés par cette population d’Aigles royaux confrontée aux perturbations de l’espace aérien par ces gigantesques installations, je vous laisse découvrir, grâce au lien ci-dessous (le blog du Centre de Recherches sur la Biologie des Populations d’Oiseaux – Muséum National d’Histoire Naturelle) l’étonnante technologie utilisée : GPS + 3D !
http://crbpoinfo.blogspot.com/2020/04/impact-des-parcs-eoliens-et-erratisme.html
Bon vol !!
Photographie issue du site : crbpoinfo./blogspot.com/L’Alouette des champs (Alauda arvensis), une espèce en extase dans le ciel…
Photographie : Nicolas PINCZON – Alouette des champs (Alauda arvensis), 47-Durance, 02 juin 2019.
La famille des Alaudidés occupe des habitats ouverts de type steppiques, des dunes, des friches, des prairies et pelouses, des cultures… Les espèces de cette famille aiment ces zones ouvertes à la végétation plus ou moins rase, soumises aux 4 vents et plombées par le soleil de l’été.
Dans la vallée de la Garonne et sur les coteaux voisins, au moins 4 espèces sont observables. Lors de la période de reproduction, l’Alouette des champs (Alauda arvensis) y est assez localisée, et les densités restent modestes dans les friches, les prairies. L’Alouette lulu (Lullua arborea), à peine plus abondante, aime les coteaux exposés au sud, les zones en garrigue ouverte, les pentes à genévrier (Juniperus communis), les landes, les cultures, celle de la vigne notamment. Le Cochevis huppé (Galerida cristata) est disséminé ça et là, plus strictement dans la plaine, dans les friches rases, les carrières. Enfin, plus rare, l’Alouette calandrelle (Calandrella brachydactyla), lors des passages en migration est parfois observée dans les cultures et les prairies rases.
Ces espèces subissent la dégradation des habitats agricoles. Les populations sont en nette baisse depuis quelques décennies. En France, pour les oiseaux spécialistes agricoles, comme les alouettes, une perte de – 32% en une dizaine d’années (Jiguet et al, 2016, voir la biblio). En Grande-Bretagne, afin de mesurer la qualité des campagnes, l’indice de « skylark » (= Alouette du ciel) a été inventé ! Des points d’écoute définissent les densités de l’Alouette des champs en action dans le ciel. Un indice faible ou nul signifie donc un large paysage en agriculture intensive, où les sols sont inertes. L’oiseau devient un indicateur environnemental. Consulter également : https://lejournal.cnrs.fr/articles/ou-sont-passes-les-oiseaux-des-champs
Le chant de l’Alouette des champs est un son incontournable du printemps. L’oiseau monte dans le ciel et débite à tue-tête ses trilles, roulements et autres sifflement qui vont decrescendo. Il y a une énergie intense dans ces strophes interminables. L’oiseau est souvent invisible, haut dans les airs, sous le soleil, où il papillonne inlassablement.
« Alouette » vient d’un mot gaulois transformé en latin par « alauda » qui désignait l’oiseau. De bonne augure, cet oiseau sacré pour « nos ancêtres » symbolise l’allégresse, l’ardeur juvénile, l’élan vers la joie.
Les oiseaux ont probablement une performance supérieure à percevoir les sons et à détailler les images, si on la compare à nos capacités humaines. Leur système sensoriel est nerveux, ultra-rapide. Cette dextérité d’analyse leur permet de « compresser » de l’information sonore. Si les débits rapides de certains signaux sonores nous les font paraître confus, les oiseaux perçoivent probablement des signaux plus « cool ». Ainsi, il est possible de ralentir des enregistrements, pour que nos cerveaux, lents, aient le temps d’y comprendre quelque chose. Voici 2 enregistrements :
1/Chant de l’Alouette des champs au rythme réel :
Auteurs : Bernard FORT et Jean-Claude ROCHÉ.2/ Chant de l’Alouette des champs ralenti de 2 octaves (ou 4x plus lent) :
Auteurs : Bernard FORT et Jean-Claude ROCHÉ.« Ralentie, on tâte le pouls des choses, on y ronfle, on a tout le temps, tranquillement, toute la vie,
On gobe les sons, on les gobe tranquillement, toute la vie,
On vit dans son soulier,
On y fait le ménage,
On a plus besoin de se serrer,
On a tout le temps,
On déguste, …/… »
La ralentie, extrait. Henri MICHAUX
En ce qui concerne les sons de la nature, les chants des oiseaux, la poésie, la musique… je ne peux que fortement conseiller une balade sur le site internet de Bernard FORT, la « Grive solitaire » . Très beau mélange scientifique, poétique et humoristique. Quelle belle pertinence, quelle richesse ! N’oubliez pas de mettre les haut-parleurs sur « on » ou le casque sur les oreilles : http://bernardfort.com/
Consulter également le site des éditions FRÉMEAUX ET ASSOCIÉS (la Librairie Sonore), pour vous informer sur le tout récent ouvrage de Jean-Claude ROCHÉ, audio-naturaliste : DIALOGUES AVEC BERNARD FORT ET LES OISEAUX :
https://www.fremeaux.com/index.php?option=com_virtuemart&page=shop.browse&category_id=84&Itemid=-1
Enfin, un interview de Bernard FORT est consultable à : https://www.youtube.com/watch?v=LmFBpptAJXw
Je reste toujours un peu pessimiste… à force de chanter aux enfants « Alouette je te plumerai », j’ai bien peur que notre modèle agricole intensif toujours en perspective et la chasse importante dont l’Alouette des champs fait encore l’objet dans le Sud-Ouest (pour maintenir une tradition dépassée) ne fasse de cet oiseau commun et joyeux une triste rareté !Bibliographie :
BIRKHEAD T. – L’Oiseau et ses sens – éd Buchet Chastel, 2014
JIGUET F., GONZALEZ D., ANDRADE C., FONTAINE B. – STOC et SHOC : des nouvelles des suivis d’oiseaux communs coordonnés par le Museum – ORNITHOS 23-3, Mai-Juin 2016ENTOMOLOGIE : Le déclin des populations d’insectes
mercredi 11 mars 2020, par Nicolas Pinczon Du Sel
Un article de Jean Haxaire paru sur le site internet du Museum d’Histoire Naturelle de Toulouse
Le déclin des populations d’insectes. Du fantasme à la réalité chiffrée - Le lien :
https://www.museum.toulouse.fr/-/le-declin-des-populations-d-insectes-du-fantasme-a-la-realite-chiffree-?fbclid=IwAR2Q72Sb_oa1KZDSVwQNxKnxSvW6ndsJ97guNwPdeFByHk4NnMGRGkO7P28
A propos de l’auteur
Animé très jeune par l’observation des animaux, je concrétise ma passion en arpentant les forêts, montagnes, rivages et autres marécages, les jumelles au cou, le carnet de notes en main, un guide d’identification toujours ouvert… à 22 ans je passe plus d’une année dans les Terres Australes et Antarctiques Françaises pour étudier les Pétrels, les Prions, les Albatros, les Manchots...
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